09/02/2015

Chronique: Qui es-tu Alaska?, de John Green

 
Salut à tous! On se retrouve aujourd'hui pour la chronique du roman de John Green Qui es-tu Alaska?, aux éditions Gallimard Jeunesse (405 pages).


ATTENTION CETTE CHRONIQUE CONTIENT DES SPOILS!




Qui es-tu Alaska?

John Green

402 pages

Editions Gallimard Jeunesse / 7.75€

8/10



J'ai acheté ce livre sans trop savoir de quoi il parlait, juste parce que j'en avais entendu parler, et parce que je voulais me faire un avis de l'auteur autre qu'avec Nos étoiles contraires, que j'avais plutôt aimé, même si comme je l'avais lu après le film j'étais un peu déçue parce que c'était quasiment mot pour mot la même chose (exceptée l'histoire d'amour d'Augustus avant Hazel Grace).
 
Bref, une fois que j'ai commencé Qui es-tu Alaska?, j'ai eu du mal à le lâcher! C'est vraiment une très belle écriture, des mots qui transmettent parfaitement les émotions des personnages. J'ai aimé le fait que le personnage principal soit un garçon, ça change un peu! J'ai apprécié cette description des sentiments amoureux d'un ado de 16 ans, avec ses questions, sa personnalité plutôt introvertie... Je me suis beaucoup attachée au personnage de Miles Halter (aussi appelé "Le Gros").
 
L'effet "AVANT" / "APRES" du roman est une très bonne idée qui permet de laisser planer le mystère jusqu'à ce fameux jour où tout bascule, je ne m'étais pas du tout imaginer ça! En fait je pensais que le "jour J" c'était le moment où Miles et Alaska allaient sortir ensemble, et là, POUF! Elle meurt! Trop dégoutée! Au fil des lignes j'étais là "Mais noooon, noooon c'est pas possible! Pas maintenant!".
 
Justement, au moment de l'enterrement d'Alaska, j'ai trouvé qu'il y avait un peu de longueurs, j'avais hâte que l'histoire rebondisse, je me demandais vraiment comment Miles, le Colonel, Takumi et Lara allaient poursuivre, ce qu'ils allaient faire après, je me demandais aussi si Miles et Lara allaient toujours sortir ensemble, même si ça me paraissait un peu compliqué vu les sentiments que Miles éprouvait pour Alaska... A ce moment là du roman je me demandais aussi ce qu'allaient devenir les parents de Miles, je ne sais pas pourquoi! Leur relation m'a un peu mise mal à l'aise au début du roman, j'avais l'impression qu'il les aimait beaucoup (et inversement) mais qu'il ne savait pas trop comment le leur dire. J'attendais donc de voir s'il allait se rapprocher d'eux ou pas.

La situation se débloque au chapitre "20 jours après", quand Miles et le Colonel se disputent, que Miles met enfin des mots sur ce qu'il ressentait pour Alaska et sur son chagrin suite à sa disparition. Il la qualifie de son "Grand Peut-Être", je trouve que c'est un moment important du roman parce que dès le départ il est à la recherche de ce "grand peut-être", c'est-à-dire du grand amour, ou d'une grande aventure, enfin de quelque chose qui va changer sa vie. Et c'est là qu'il admet qu'Alaska a changé sa vie, l'a changé lui. On se rend compte qu'il a évolué, qu'il n'est plus le même qu'au début du roman. A partir de ce moment là l'intrigue tourne autour de la question: "Alaska s'est-elle suicidée?" et "Pourquoi?". Heureusement que ce n'est qu'une petite partie du livre car, même si elle est intéressante, elle aurait été ennuyeuse si elle avait été plus longue.

Un des thèmes principaux du roman c'est donc la mort (avec Alaska bien sûr, mais aussi avec la passion de Miles pour les dernières paroles des hommes, avec la mort de la mère d'Alaska, le Dr Hyde proche de la mort). J'ai trouvé plutôt bien fait le fait que John Green ait lié ce thème qui touche les personnages au thème de fond du cours de religions avec la question "Que devient-on après la mort?", à laquelle les élèves répondent avant d'être confrontés au décès de leur amie. C'est une question qui d'ailleurs fait beaucoup réfléchir Miles, qui pense à ce qu'Alaska est devenue.

On retrouve aussi le grand sentiment de culpabilité qu'éprouve Miles suite à la mort d'Alaska. Il se demande ce qui s'est passé, il s'en veut de l'avoir laissé partir, et donc il cherche à enlever un peu de cette culpabilité en essayant de comprendre ce qui est arrivé à Alaska cette nuit là, ce qui a fait qu'elle a pris la voiture après avoir appelé Jake, son petit ami. C'est d'ailleurs pour ça que Miles et les autres élèves décident de mettre en place une blague inventée par Alaska, celle du stripteaseur le "jour du conférencier". Pour eux, cela représente la blague du siècle, et c'est aussi une façon de rendre hommage à leur amie. Ce passage m'a un peu déçue car je m'attendais à une blague détaillée, je pensais que j'allais rire, mais tout s'est passé très vite, cette blague ne représente que 4 pages du livre.

Le roman se conclue par une réponse de Miles à la question posée par le Dr Hyde pour la dissertation, à savoir "Comment sortir du labyrinthe?". Cette conclusion est à la fois triste car il doit faire le deuil d'Alaska, mais aussi pleine d'espoir car il explique qu'il a tout l'avenir devant lui.

En bref, j'ai beaucoup apprécié Qui es-tu Alaska?, les thèmes abordés, la façon de le faire, les questions existentielles (l'amour, la mort, l'adolescence...) qui y sont traitées... C'est une très bonne découverte pour moi et je pense que je lirai d'autres romans de John Green! Je l'ai d'ailleurs préféré à Nos étoiles contraires.
 
  
 
 
Le gros bémol de ce roman, pour moi, n'est pas dans le fond, mais dans la forme. La 4ème de couverture m'a posé un gros problème, laissez-moi vous expliquer pourquoi. Sur la 1ère de couverture les éditions Gallimard Jeunesse ont indiqué que le livre appartenait à la collection "Pôle fiction". Jusqu'ici, pas de problème. Et quand on retourne le livre, sur la 4ème de couverture, on peut voir qu'ils ont rajouté "Pôle fiction filles". J'ai été un peu intriguée par cette précision, et j'ai fait quelques recherches sur cette collection, et en fait Gallimard a toute une série de livres qui, pour eux, sont destinés uniquement aux filles, ce que je trouve complètement idiot! Sous prétexte qu'on parle d'une histoire d'amour les garçons ne peuvent pas s'intéresser à ces romans? D'autant plus qu'ici le héros est un ado de 16 ans qui se pose des questions sur l'amour, le sexe, ce que beaucoup de garçons de son âge font! D'après Gallimard Jeunesse, les mecs ne peuvent lire que des romans fantastiques? Qui parlent de guerre? De robots? Les belles histoires de la vie ne sont réservées qu'aux filles? Je laisse cette question ouverte et j'espère que Gallimard se rendra vite compte de la bêtise de ce geste!
 
 
 
 
Pour finir, et en rapport avec ce livre, je laisse ici une partie des dernières mots écrits par Gabriel Garcia Marquez, un auteur colombien mort en 2014. Il parle dans cette lettre de ce qu'il ferait si "Dieu [lui] laissait encore un bout de vie":
 
"Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant que pour chaque minute où nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière".


J'espère que cette première critique vous a plu, n'hésitez pas à me laisser des remarques, à me dire ce que vous avez pensé du livre, si vous me conseillez d'autres lectures, etc... J'y répondrai avec grand plaisir!



 

6 commentaires:

  1. J'ai préféré Nos Etoiles contraires :)

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    1. Hey! Ah ouais? Tu l'as lu avant ou après de voir le film? Je l'ai lu après donc un peu déçue... :/ Tu en as lu d'autres de John Green? :)

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    2. Je n'ai pas encore vu le film haha *la honte* ^^
      J'ai lu Nos étoiles contraires et celui-ci, je n'aimais pas Alaska donc c'était difficile d'accrocher pour moi ^^

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  2. Un belle chronique ;) Et je suis assez d'accords avec toi sur pleins de point ;) J'ai préféré aussi Nos étoiles contraires, j'ai lu le livre avant le filme et j'adore les 2 ;)

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    1. Merci! :) C'est vrai que Nos étoiles contraires est assez fort... Et le film j'ai bien aimé, le seul point faible c'était le personnage d'Augustus, parfois je l'ai trouvé mal joué! :)

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  3. Il est dans ma wish list :)

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